Première Miss Martinique couronnée Miss France et doyenne du concours à 34 ans lors de son sacre, Angélique Angarni-Filopon a achevé son règne samedi 6 décembre 2025 au Zénith d’Amiens en transmettant la couronne à Hinaupoko Devèze, Miss Tahiti 2025. Une fin d’année qui clôt une séquence aussi historique que rude pour la Martiniquaise, confrontée dès son élection à une vague de propos racistes, âgistes et de cyberharcèlement.
Un règne marqué par la violence numérique
Dès la soirée de son sacre, les réseaux sociaux se sont déchaînés contre elle, visant son âge, son apparence et sa couleur de peau. Angélique Angarni-Filopon a publiquement raconté l’impact de ces attaques, évoquant un début de règne rendu douloureux par des semaines de commentaires haineux. Cette pression l’a poussée à limiter certaines apparitions et à dénoncer ouvertement la brutalité de cette violence en ligne.
Face à cette réalité, la Miss a choisi de ne pas se taire. Lors d’une prise de parole médiatique au printemps 2025, elle a décrit le racisme subi et le sentiment d’imposture qu’il avait alimenté. Son témoignage a rappelé que la réussite ultramarine au plus haut niveau national peut encore déclencher, chez une minorité, des réflexes de rejet indignes de la République, mais aussi que ces attaques ne sauraient effacer la légitimité de son élection.
Le comité Miss France a tiré les leçons de cette année sous tension. Pour l’édition 2026, un poste de marraine a été créé et confié à Camille Cerf, Miss France 2015, afin d’accompagner la nouvelle reine de beauté dans la tournée médiatique et de prévenir les crises numériques. Le président de la société Miss France a reconnu le besoin d’un soutien plus structuré face à des emballements devenus fréquents.
Angélique Angarni-Filopon a elle aussi voulu préparer la relève. Durant un voyage de formation en Martinique, elle a animé un atelier sur le cyberharcèlement pour les candidates, afin de leur apprendre à identifier et affronter ces attaques sans s’y laisser enfermer. En quittant la scène, elle a appelé à davantage de bienveillance envers sa successeure, laissant l’image d’un règne courageux, tenu avec dignité malgré les coups bas, et d’une Miss ultramarine pleinement fidèle aux valeurs de la France une et indivisible.



