Dans la principauté, l’association Canal de Vie relève cette semaine un défi hors norme : parcourir 500 kilomètres en huit jours afin de rappeler le destin brisé mais exemplaire de Loïc Liber, militaire guadeloupéen devenu tétraplégique après l’attentat terroriste de 2012 à Montauban.
Un défi sportif pour raviver la mémoire d’un soldat oublié
Depuis 2019, Éric Bermont, ancien militaire martiniquais, s’est juré de « redonner de la lumière » à son frère d’armes Loïc Liber. À la tête de Canal de Vie, il multiplie les initiatives spectaculaires pour sensibiliser le public : 35 000 abdos en six heures, 100 km de course en Haute-Garonne, et désormais la mythique No Finish Line de Monaco, où son équipe enchaîne les tours jour et nuit.
Blessé de plusieurs balles tirées par Mohamed Merah alors qu’il retirait de l’argent, Loïc Liber est le seul survivant de l’attaque qui a coûté la vie à ses deux camarades, Abel Chennouf et Mohamed Legouad. Hospitalisé depuis treize ans aux Invalides, il reste un symbole de courage, mais aussi un oublié de la Nation, selon ses proches.
Sur le circuit monégasque, les bénévoles courent en alternance, parfois en joëlette pour embarquer des personnes handicapées, une signature de l’association. Leur objectif : franchir les 500 km d’ici dimanche et rappeler le devoir de mémoire. La famille princière, touchée par la démarche, a apporté son soutien ; la princesse Charlène a donné le départ, et une sculpture en fer a été remise au prince Albert.
Canal de Vie prépare déjà la dernière étape de son triptyque en 2026 avec la Diagonale des Fous, l’un des ultra-trails les plus difficiles au monde, où l’association participera avec un blessé de guerre amputé. Une manière, encore, de porter Loïc Liber et tous les oubliés du sacrifice militaire sur la plus haute ligne d’horizon.



