À l’approche des fêtes, la réalité économique rattrape les foyers guyanais. Inflation persistante, coûts structurellement plus élevés qu’en Hexagone et pouvoir d’achat fragilisé : cette année, le budget consacré à Noël atteint un plus bas inédit depuis 2017. En moyenne, les ménages français prévoient 491 euros pour les fêtes, mais en Guyane, où la vie chère est une donnée quotidienne, cette enveloppe est souvent revue à la baisse, contrainte plus que choisie.

Dans les rayons, la stratégie est désormais la même pour tous : comparer, arbitrer, renoncer. Les consommateurs scrutent les prix au kilo, privilégient les grandes surfaces et attendent les promotions de dernière minute. Le repas de Noël, longtemps symbole d’abondance, devient le principal levier d’économies. Menus simplifiés, produits locaux ou plats plus modestes remplacent les traditionnels repas copieux, sans pour autant effacer l’envie de partage familial.

Cette sobriété contrainte illustre une réalité plus profonde : en Guyane, la vie chère n’est pas un slogan mais une mécanique durable, alimentée par l’éloignement, les surcoûts logistiques et des politiques publiques trop souvent timorées. À force de discours et de dispositifs mal calibrés, ce sont les ménages qui ajustent seuls, parfois jusqu’à l’essentiel.

Pourtant, cette capacité d’adaptation témoigne aussi d’une force : celle d’une population qui refuse la résignation et maintient les traditions malgré les difficultés. Mais l’effort ne peut reposer indéfiniment sur les familles. La question du pouvoir d’achat en Guyane n’est pas un sujet local ou saisonnier : elle engage l’égalité réelle entre citoyens français, où qu’ils vivent sur le territoire national.

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