La Chambre régionale des comptes vient de rendre un avis sans détour sur la situation financière de la Communauté d’Agglomération du Nord Basse-Terre (CANBT). Malgré plusieurs années placées sous plan de redressement, l’établissement public peine encore à retrouver l’équilibre budgétaire, avec un déficit de 2,886 millions d’euros pour 2024 et un budget 2025 toujours en déséquilibre. Un constat sévère, qui illustre la nécessité d’une gestion plus ferme et d’un effort collectif à la hauteur des enjeux du territoire.
Si le budget principal est désormais à l’équilibre après correction de la CRC, c’est le budget annexe des transports qui plombe l’ensemble des comptes : près de 6 millions d’euros de déficit prévisionnel, bien au-delà des trajectoires arrêtées en 2024. Un gouffre financier que les magistrats avaient pourtant anticipé, en préconisant des ajustements stricts. Force est de constater que ces mesures n’ont pas été suffisantes et que la dérive budgétaire s’accentue.
Pour la période 2025-2028, la CANBT présidée par Guy Losbar doit impérativement réduire le déficit transport d’au moins 40 %. Cela passe par une stabilisation des charges à caractère général, encadrée autour de 3 millions d’euros, ainsi que par un gel des recrutements : ni renouvellements automatiques, ni créations de postes. Autrement dit, des décisions courageuses, loin des accommodements habituels que certaines collectivités ont trop longtemps privilégiés au détriment de la discipline comptable.
Dans ces conditions, la Chambre estime impossible une sortie anticipée du plan de redressement et demande au préfet de régler lui-même le budget de la CANBT. Une intervention de l’État qui n’a rien d’anodin, mais qui rappelle que la bonne gestion des fonds publics n’est pas optionnelle. Pour les communes de Goyave, Petit-Bourg, Lamentin, Sainte-Rose, Deshaies et Pointe-Noire, l’enjeu est clair : restaurer durablement la confiance, maîtriser la dépense et garantir aux habitants un service public efficace conditions indispensables pour préserver l’unité et la crédibilité de l’action locale au sein de la République.



