La filière viande biologique se structure peu à peu sur le Caillou. Le 7 octobre 2025 à Boulouparis, la Chambre d’agriculture et de la pêche de Nouvelle-Calédonie (CAP-NC) a réuni éleveurs, transformateurs et distributeurs lors de la troisième édition des Rencontres de qualité, une journée dédiée à la viande bovine labellisée bio. Objectif : renforcer les échanges entre les acteurs du secteur et consolider les partenariats commerciaux.
Une structuration progressive autour de pratiques déjà vertueuses
François Haas, chargé de la commercialisation des signes de qualité à la CAP-NC, a rappelé l’importance d’impliquer tous les maillons de la chaîne, « des éleveurs aux chefs de cantine ». Au programme de la journée : la visite d’un élevage certifié biologique, la présentation du fonctionnement de la filière et une table ronde pour mutualiser les expériences et identifier les freins.
Avec seulement sept éleveurs bovins labellisés bio sur près de 500 exploitants, le secteur reste modeste mais porteur d’avenir. L’élevage extensif calédonien, majoritairement nourri à l’herbe, répond déjà en grande partie aux critères de l’agriculture biologique. Les discussions ont porté sur la nécessité d’une meilleure coordination entre producteurs, bouchers et restaurateurs pour stabiliser les volumes et garantir des débouchés réguliers.
Ces rencontres s’inscrivent dans la continuité du programme Protege, soutenu par des fonds européens via la Communauté du Pacifique Sud, qui accompagne la transition vers le label Biopasifika. Grâce à ce dispositif, le nombre de veaux bio abattus a déjà triplé en un an.
Pour Hans Biret, responsable de boucherie présent à la rencontre, « les échanges ont été constructifs : on comprend mieux les contraintes de chacun et on voit comment avancer ensemble ». Un signal encourageant pour une filière en pleine structuration, qui aspire désormais à passer du stade expérimental à celui d’un véritable modèle économique durable.



