La Nouvelle-Calédonie franchit enfin une étape que beaucoup jugeaient indispensable. Avec la promulgation, le 7 novembre, d’une loi du pays rendant obligatoire l’identification des chiens et des chats, le territoire se dote d’un outil essentiel pour lutter contre l’errance animale, les nuisances et les abandons, un fléau qui empoisonne la vie de nombreuses communes.
Traçabilité et encadrement : la fin du “laisser-faire”
Chaque animal de plus de six mois devra désormais être identifié par puce électronique ou tatouage. Une mesure simple, peu coûteuse, mais qui change tout : retrouver un propriétaire devient possible, responsabiliser les détenteurs aussi. En cas de non-respect, l’amende peut grimper à 100 000 F.
Cette obligation va enfin permettre de “tracer” les animaux, un point crucial pour les services de fourrière. Aujourd’hui, moins de 20 % des chiens et chats qui y entrent sont identifiés, ce qui complique les recherches, allonge les délais d’accueil et mène trop souvent à l’euthanasie faute de place.
La loi va plus loin : interdiction de vendre ou donner des animaux de moins de huit semaines ; interdiction des ventes dans les foires, marchés et brocantes ; création d’un statut d’éleveur, obligatoire dès deux portées par an ; mention obligatoire du numéro d’identification et d’un ensemble d’informations pour toute annonce.
L’objectif : assainir un marché où prospéraient ventes sauvages, trafics et portées incontrôlées, à l’origine d’une part importante des animaux errants.
Un premier pas, mais vigilance nécessaire
Les associations saluent la réforme, tout en appelant à aller plus loin. Pour Animal Action, les ventes devraient être strictement réservées aux éleveurs déclarés, afin de couper court aux portées “maison” abandonnées quelques mois plus tard dans les rues ou les brousses. Même son de cloche du côté de La Bande à Nounou, qui rappelle que les textes ne suffiront pas sans moyens de contrôle effectifs.
Toutes insistent sur le même point : un chien ou un chat n’est pas un objet, mais un engagement. Trop de Calédoniens continuent de sous-estimer le coût, le temps et l’attention nécessaires. Résultat : attaques, divagation, nuisances, risques sanitaires… un problème qui finit sur le bureau des mairies ou dans les cages de fourrière.
Cette loi marque un changement de culture : responsabilisation des propriétaires, lutte contre les abandons, meilleure gestion publique. La Calédonie, longtemps paralysée par l’explosion de l’errance animale, se dote enfin d’un cadre clair et d’un outil concret.
Reste désormais à appliquer fermement ces règles — car l’ordre et le respect passent aussi par la manière dont nous traitons nos animaux.



