La Nouvelle-Calédonie suffoque. Depuis plus d’une semaine, l’archipel enregistre des températures historiques, dépassant les 34°C à Bouraké et les 33°C à Koumac, sous un taux d’humidité étouffant. Météo France parle d’un épisode « très exceptionnel » pour la saison, conséquence directe d’un flux d’est chargé d’air chaud et humide, aggravé par le réchauffement global.
Selon le climatologue Thomas Abinun, dix-neuf stations ont battu leur record de chaleur, certaines de plus de quatre degrés au-dessus des normales saisonnières. Ces extrêmes s’ajoutent à une tendance lourde : « En cinquante ans, la température moyenne a augmenté de 1,3°C en Nouvelle-Calédonie », rappelle-t-il.
Au-delà du phénomène ponctuel, les experts constatent une accélération des vagues de chaleur, désormais cinq fois plus fréquentes et trois fois plus intenses qu’il y a quarante ans. Elles durent aussi une fois et demie plus longtemps, confirmant que les épisodes extrêmes deviennent la norme.
Face à cette réalité, la Direction des affaires sanitaires et sociales (DASS) a activé son plan “fortes chaleurs”, en coordination avec Météo France, pour protéger les populations vulnérables. Un système de vigilance dédié aux fortes chaleurs sera mis en place dès 2026.
Cette crise climatique, qui frappe un territoire français du Pacifique, rappelle une évidence : le réchauffement n’est pas une abstraction lointaine, mais une épreuve quotidienne pour les Outre-mer. Ces terres, pionnières dans la résilience environnementale, devraient inspirer la métropole, encore trop lente à anticiper les défis du monde qui vient.



