La Compagnie maritime des îles franchit un cap stratégique en déployant un deuxième navire de fret pour desservir les Loyauté et l’île des Pins. Avec l’entrée en service du Karaka, la continuité territoriale et la sécurité de l’approvisionnement insulaire sont nettement renforcées.

Accueilli vendredi 19 décembre dans le port de Nouméa, le Karaka a officiellement rejoint la flotte de la Compagnie maritime des îles (CMI). Dès ce week-end, le nouveau caboteur entre en activité aux côtés de l’Isan, permettant à l’opérateur de passer d’un à deux navires pour assurer le ravitaillement en marchandises et en carburant des îles Loyauté et de l’île des Pins. Une évolution attendue, dans un contexte où la fiabilité logistique demeure un enjeu vital pour les populations insulaires.

Les deux bâtiments doivent quitter Nouméa dès le dimanche 21 décembre afin de garantir des livraisons complètes avant les fêtes de fin d’année. Pour la CMI, il s’agit d’un signal clair envoyé aux acteurs économiques et aux collectivités : l’approvisionnement des îles reste une priorité absolue, malgré les contraintes géographiques et maritimes propres à la Nouvelle-Calédonie.

Un investissement lourd au service de la continuité territoriale

Construit en Malaisie et mis à l’eau en septembre dernier, le Karaka mesure près de 70 mètres. Son acquisition représente un investissement d’environ 900 millions de francs CFP pour la CMI, unique opérateur de fret maritime régulier vers ces destinations hors transport de passagers. Selon son directeur général, Thomas Quiros, ce renfort permettra de doubler les touchées sur l’ensemble des îles concernées : deux rotations hebdomadaires vers Maré et Lifou, et une desserte hebdomadaire vers Ouvéa et l’île des Pins. Le volume transporté atteindra ainsi environ 3 000 tonnes par semaine.

Au-delà du cabotage local, l’arrivée du Karaka ouvre également de nouvelles perspectives régionales. La CMI prévoit en effet de lancer une ligne de fret internationale vers le Vanuatu, avec une première rotation programmée fin janvier, reliant Lifou à Port-Vila, Mallicolo et Santo, avant un retour à Nouméa.

Dans un territoire où l’insularité impose rigueur, anticipation et investissement, le renforcement de la flotte de la CMI illustre le rôle central des entreprises stratégiques dans la stabilité économique et sociale. Une initiative concrète qui rappelle que le développement des Outre-mer passe aussi par des infrastructures solides, une logistique maîtrisée et une vision durable au service de l’intérêt général.

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