Alors que la France traverse une crise politique inédite, le dossier calédonien s’invite au cœur des dernières négociations gouvernementales. À Paris comme à Nouméa, le report des élections provinciales devient un sujet brûlant : les loyalistes plaident pour la stabilité, tandis que le FLNKS dénonce un “passage en force”.

Le camp loyaliste défend la stabilité institutionnelle

Pour Nicolas Metzdorf, député de la première circonscription, la priorité est claire : assurer la continuité politique et institutionnelle en Nouvelle-Calédonie, le temps que les textes prévus dans l’accord de Bougival soient adoptés.

Les défenseurs du maintien dans la République estiment qu’un report du scrutin est indispensable pour préserver la stabilité politique ; en l’absence de consensus, maintenir le scrutin dès cette fin d’année conduirait à une impasse institutionnelle et raviverait les tensions.

Le FLNKS et ses élus rejettent tout report du scrutin

En face, le député Emmanuel Tjibaou et le sénateur Robert Xowie ont dénoncé une tentative de contournement du dialogue politique. Dans un communiqué commun, ils estiment que le report des provinciales “touche à la légitimité démocratique du territoire” et qu’il ne peut être décidé sans “consensus clair” entre partenaires politiques.
Le bureau politique du FLNKS, présidé par Emmanuel Tjibaou, a enfoncé le clou dans un texte au ton offensif, accusant l’État de vouloir « instrumentaliser la situation du pays ». Le Front indépendantiste appelle les parlementaires français « à ne pas faire de la Nouvelle-Calédonie un enjeu de leurs luttes politiques internes ».

Mais pour les loyalistes, cette position ignore la réalité juridique et institutionnelle : sans texte organique voté à temps, les élections de novembre seraient techniquement intenables, faute de corps électoral stabilisé.

Le camp non-indépendantiste en appelle donc à la responsabilité et à la raison. Comme l’a rappelé Sonia Backès, « il n’y a pas d’autre choix que le report du scrutin si l’on veut préserver la paix civile et donner une chance à l’accord de Bougival ».

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