Deux jours après sa nomination, la nouvelle ministre des Outre-mer Naïma Moutchou a adressé un message clair : l’État reste pleinement engagé dans la mise en œuvre de l’accord de Bougival. La ministre s’est exprimée mardi 14 octobre par visioconférence, depuis Paris, devant les responsables politiques, économiques et syndicaux calédoniens réunis au haut-commissariat pour la première réunion du « pacte de refondation ».

Continuité du cap fixé par l’accord de Bougival

La ministre a tenu à rappeler que la feuille de route gouvernementale restait inchangée, malgré les changements politiques à Paris : « La détermination du gouvernement reste entière », a-t-elle assuré. Naïma Moutchou a confirmé avoir présenté, le même jour, en conseil des ministres, le projet de loi constitutionnelle traduisant l’accord de Bougival dans la Constitution française.
Le texte prévoit notamment la création d’un État de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République, la reconnaissance d’une nationalité calédonienne, le dégel du corps électoral pour les élections provinciales de 2026 et un transfert partiel de la compétence en matière de relations internationales.

Un projet de loi organique, visant à reporter ces élections à juin 2026, doit par ailleurs être examiné mercredi 15 octobre au Sénat.

« Une partenaire exigeante et loyale »

Lors de son intervention, Naïma Moutchou s’est voulue à la fois ferme et à l’écoute : « Je veux être une partenaire exigeante et loyale », a-t-elle déclaré, promettant de venir prochainement sur le territoire pour poursuivre le dialogue, y compris avec le FLNKS, qui a rejeté l’accord.
La ministre a insisté sur les trois axes de travail prioritaires : la relance économique, la diversification des filières et la cohésion sociale. Elle a notamment souligné la crise du nickel, qu’elle qualifie de « pilier industriel et symbole de souveraineté économique », et appelé à bâtir un « projet de société » pour retisser le lien du vivre-ensemble après les violences de 2024.

Un dossier maintenu au sommet de l’agenda national

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a confirmé que le dossier calédonien restait une priorité nationale, au même titre que le budget 2026. Le gouvernement assume la continuité du processus engagé par Manuel Valls, salué pour avoir arraché le compromis de Bougival le 12 juillet.

La prochaine étape se jouera au Parlement : les deux chambres devront adopter le projet de révision constitutionnelle avant sa validation finale en Congrès à Versailles, puis le référendum local attendu au premier semestre 2026.

Privacy Preference Center