Le Forum de l’eau s’est ouvert à Koné pour deux jours d’ateliers techniques destinés à préparer l’application de la nouvelle loi du pays sur la politique de l’eau partagée, adoptée en juin dernier par le Congrès de Nouvelle-Calédonie. L’événement, organisé à l’université de Baco, marque une étape essentielle dans la définition des règles de gestion de la ressource hydrique du territoire.
Cette loi, présentée comme un texte fondateur, établit un cadre juridique modernisé pour la gestion collective de l’eau. Elle définit ce qui relève du domaine public de l’eau, renforce la protection des points de captage et introduit de nouvelles normes sur les rejets. Surtout, elle vise à favoriser une gouvernance locale et concertée, associant collectivités, coutumiers, agriculteurs et entreprises.
Une concertation qui suscite débats et inquiétudes
À Koné, les discussions ont été nourries, parfois tendues. Le maire de Pouembout, Yann Peraldi, a appelé à maintenir le dialogue afin que cette loi évolue au contact du terrain. Les agriculteurs, eux, redoutent un alourdissement administratif, avec la multiplication des formulaires et autorisations. Le gouvernement assure au contraire vouloir simplifier les procédures et travailler en partenariat avec la chambre d’agriculture, déjà associée à la rédaction des arrêtés d’application.
Le chef du service de l’eau à la DAVAR, Geoffrey Wolting, a rappelé que ces ateliers visent à « simuler concrètement l’application du texte pour mesurer son adaptation aux réalités calédoniennes ». Prochaine étape : la définition du volet sanitaire, attendue d’ici la fin de l’année, en lien avec l’Office français de la biodiversité.
Le Forum de l’eau se poursuivra à Nouméa les 28 et 29 octobre avant la grande rencontre prévue le 6 novembre au Centre culturel Tjibaou. Cette démarche de concertation, saluée par les autorités locales, doit permettre à la Nouvelle-Calédonie de se doter d’une politique de l’eau à la fois responsable, partagée et durable, au service du développement du territoire.



