Hausse des impayés, logements vacants et procédures d’expulsion : le modèle du logement social en Nouvelle-Calédonie montre des signes de fragilité, dans un territoire dépourvu de RSA et de filet de sécurité durable.
Impacts de la crise économique
Depuis mai 2024, 11 000 emplois ont été détruits sur le territoire, accentuant la précarité des ménages et entraînant une augmentation significative des loyers impayés. L’allocation chômage, plafonnée à 1 200 euros et limitée à neuf mois, ne permet pas de compenser ces pertes de revenus, dans un territoire où le coût de la vie est 31 % plus élevé qu’en métropole.
Taux de vacance et logements inoccupés
Les bailleurs sociaux subissent de plein fouet cette situation : Sud Habitat enregistre un taux de vacance de 14 %, contre 5 % avant les événements de mai 2024 ; et à la Société immobilière de Nouvelle-Calédonie (SIC), un logement sur six est désormais inoccupé.
Les appartements vacants sont parfois scellés pour éviter l’occupation illégale, réduisant l’attractivité des résidences et aggravant la pression sur le parc disponible.
Conséquences pour le secteur et le parc social
La baisse des loyers perçus limite les moyens des bailleurs pour l’entretien et la rénovation des logements. Certains appartements deviennent inhabitables, tandis que d’autres restent inoccupés malgré l’éligibilité des familles. Cette situation entraîne un ralentissement, voire un gel, des projets de construction, fragilisant un secteur du BTP déjà affaibli par la crise économique.