Soulagement partiel pour les 9 000 élèves des établissements de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique (DDEC) : le Congrès de Nouvelle-Calédonie a voté, ce jeudi, une enveloppe de 300 millions de francs pour sauver temporairement le service de restauration scolaire menacé d’arrêt dès le 3 novembre. Cette aide, votée à l’unanimité, constitue un geste d’urgence dans un contexte budgétaire tendu, mais ne règle pas le problème structurel du réseau catholique.

La somme allouée sera strictement dédiée à la restauration et conditionnée à un audit financier complet. « Il ne s’agit pas d’un contrôle, mais d’une stratégie pour préparer les cinq prochaines années », a justifié Isabelle Champmoreau, membre du gouvernement chargée de l’enseignement, évoquant la nécessité d’un plan de réformes face à la baisse des effectifs et à la fragilité budgétaire de la DDEC. Deux autres structures privées, la FELP et l’ex-ASEE, recevront également 100 millions de francs chacune.

Mais cette aide, bien qu’essentielle, ne suffira pas à combler le déficit global estimé à 630 millions de francs CFP. Manoël Van Aerschodt, directeur de la DDEC, l’a reconnu : « 300 millions, c’est bien, mais cela ne suffira pas à payer les salaires. » Il précise que les fonds seront versés en plusieurs fois et que la suspension du service de cantine reste maintenue à compter du 3 novembre, le temps d’obtenir des garanties sur le financement du reste de la somme manquante.

Dans sa déclaration solennelle du 27 octobre, la DDEC avait prévenu qu’elle pourrait aller jusqu’à licencier plusieurs dizaines d’employés en cas de non-financement rapide. Si le vote du Congrès permet d’éviter le pire à court terme, la crise met en lumière une question de fond : comment assurer la pérennité d’un enseignement catholique qui scolarise un quart des élèves calédoniens, sans dépendre chaque année d’aides d’urgence ?

Cette décision, qui transcende les clivages politiques, illustre enfin la volonté du Congrès de préserver la continuité éducative dans les établissements privés sous contrat, partie intégrante du service public d’éducation. Reste à savoir si ce sursis financier suffira à empêcher une crise plus profonde d’ici la rentrée 2026.

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