La mission interministérielle chargée de la reconstruction économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie a présenté, mercredi 15 octobre, les grandes priorités du pacte de refondation, pierre angulaire du redressement post-crise du territoire. Dirigée par Claire Durrieu, la mission agit au nom de l’État tout en associant les institutions locales, les élus et les acteurs socio-économiques.
Trois horizons pour reconstruire
La directrice de la mission a rappelé que l’objectif était d’« agir à la fois sur l’urgence et sur le long terme ».
À court terme, les priorités concernent la vie quotidienne : cantines et transports scolaires, logement, santé. La situation financière 2026 du territoire est jugée cruciale, tout comme la mise en place d’investissements rapides pour relancer l’économie.
À moyen terme, le pacte s’articulera autour de la diversification du modèle économique, de l’attractivité du territoire et d’un plan pluriannuel de désendettement.
À long terme, d’ici 2027, la Nouvelle-Calédonie devra avoir engagé des réformes structurelles sur la jeunesse, la formation, la santé, la culture et la transition environnementale.
Les secteurs du nickel et de l’énergie, considérés comme stratégiques, feront l’objet d’une concertation spécifique.
Une méthode de travail collective et suivie
Entre réunions plénières trimestrielles (la prochaine en février 2026), comité de pilotage mensuel et groupes de travail thématiques (finances publiques ; investissement et diversification ; vie quotidienne ; développement sur terres coutumières ; jeunesse), la mission a dévoilé une méthodologie structurée.
L’équipe interministérielle comprend une dizaine d’experts, dont quatre basés à Nouméa, chargés d’appuyer techniquement les institutions calédoniennes. « L’enjeu n’est pas de faire à la place des élus, mais de les appuyer » explique Claire Durrieu.
Place à l’action
La directrice a confirmé le versement de la deuxième tranche du prêt garanti par l’État, soit 28,8 milliards de francs CFP, dont 2,5 milliards seront destinés aux communes pour relancer les services de proximité : cantines, transports scolaires, projets pour la jeunesse. Parallèlement, 8 milliards de francs de subventions ont déjà été attribués pour la reconstruction des bâtiments publics détruits pendant les émeutes.
Malgré l’instabilité politique nationale, la responsable a souligné la pérennité de la mission « quel que soit le gouvernement en place ».
Cette dynamique s’inscrit dans la continuité de l’accord de Bougival, qui fixe un cadre de refondation institutionnelle et économique. Le gouvernement, par la voix de Naïma Moutchou, nouvelle ministre des Outre-mer, a réaffirmé sa volonté de coconstruction et de concertation.
Cette volonté de retour à l’ordre et à la responsabilité, après les violences de 2024, pourrait poser les bases d’un pacte de reconstruction nationale, fondé sur la coopération plutôt que la rupture.