L’État a confirmé ce vendredi 12 septembre le versement de 28,8 milliards de francs Pacifique (environ 240 millions d’euros) à la Nouvelle-Calédonie d’ici la fin de l’année. Cette enveloppe correspond à la seconde tranche du prêt garanti par l’État, dont l’octroi était initialement conditionné à un ambitieux plan de réformes budgétaires, sociales et fiscales.
Une répartition ciblée
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26,28 milliards de F CFP iront directement au gouvernement calédonien, avec une exigence claire : ne pas engager de nouvelles dépenses susceptibles d’aggraver sa situation financière déjà critique.
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2,52 milliards de F CFP seront fléchés vers les communes, au prorata de leur population, pour financer exclusivement des dispositifs sociaux et solidaires. Le haut-commissariat évoque notamment le soutien aux cantines scolaires et au transport des élèves, deux besoins jugés prioritaires.
Réformes jugées « encore insuffisantes »
L’État ne cache pas ses réserves : le plan de réformes adopté début août par le Congrès est considéré comme « incomplet ». Mais la décision a été prise de débloquer les fonds par souci d’urgence sociale. L’objectif immédiat est de maintenir à flot les dispositifs d’aide aux plus démunis, alors que le territoire traverse une situation économique et politique extrêmement fragile.
Un signal politique fort
L’annonce intervient quelques jours après le vote de défiance qui a fait tomber le gouvernement Bayrou. Manuel Valls, alors encore ministre des Outre-mer, avait anticipé ce versement, réaffirmant que la France ne laisserait pas la Nouvelle-Calédonie sombrer. Il avait d’ailleurs insisté sur le lien indissociable entre paix civile, reconstruction économique et avenir institutionnel, dans le cadre de l’accord de Bougival.
Une aide vitale mais sous surveillance
La première tranche du prêt, déjà versée par l’AFD, s’élevait à 67 milliards de francs. Avec ce nouveau décaissement, la Nouvelle-Calédonie bénéficie d’un soutien financier massif, mais placé sous étroite surveillance de l’État. La mission interministérielle pour la Nouvelle-Calédonie reste chargée de suivre la bonne exécution des engagements, dans une logique d’« accompagnement et de responsabilité partagée ».
En clair, Paris tient ses engagements financiers, mais attend désormais des autorités calédoniennes qu’elles accélèrent les réformes structurelles pour sortir d’une dépendance chronique aux aides publiques.