En ce 8 septembre, Journée internationale de l’alphabétisation, la Nouvelle-Calédonie a vu naître un nouvel acteur engagé : le Collectif Illettrisme NC. À l’Anse-Vata, des élèves en uniforme bleu ont lu à voix haute pour les passants dans le cadre du kilomètre de lecture, symbole d’une mobilisation qui place la jeunesse au cœur du message : « Apprendre, c’est reprendre le contrôle ».
Ce collectif réunit institutions et associations – du vice-rectorat à la Croix-Rouge, en passant par le Giep et l’École de la Réussite – avec un double objectif : coordonner les initiatives existantes et interpeller les pouvoirs publics. Car si l’ISEE estimait en 2013 que 18 % de la population adulte calédonienne était en situation d’illettrisme, aucune nouvelle étude n’a depuis actualisé ces données. Pendant que la métropole a réduit son taux à 4 %, la situation locale reste méconnue et donc difficile à combattre efficacement.
Les bénévoles insistent sur l’urgence de dépasser la honte qui frappe les personnes concernées, en leur offrant des parcours adaptés et une main tendue. Les actions prévues jusqu’au 19 septembre – conférences, ateliers dans les médiathèques et interventions en entreprises – visent à ancrer durablement la lutte dans la société calédonienne.
Au-delà des chiffres, l’enjeu est clair : redonner confiance et autonomie à des milliers de Calédoniens, pour qui lire, écrire et comprendre restent un combat quotidien. L’illettrisme est un frein à l’emploi, à la citoyenneté et à l’avenir d’un territoire qui a besoin de toutes ses forces vives. En créant ce collectif, la société civile rappelle que la République ne peut fermer les yeux sur ce fléau social qui fragilise le lien national et compromet l’égalité des chances.