L’économie calédonienne reste en grande difficulté. Selon la dernière note de l’IEOM, l’indicateur du climat des affaires connaît un léger sursaut au deuxième trimestre, mais il demeure très en deçà des niveaux d’avant-crise. Autrement dit, la Nouvelle-Calédonie ne redémarre pas : elle stagne dans un état de fragilité structurelle. Les séquelles des émeutes de mai 2024, ajoutées à l’effondrement du secteur du nickel, continuent de peser lourdement sur l’emploi, la consommation et la confiance des entreprises. Plus d’un tiers des professionnels redoutent une défaillance et les investissements privés restent bloqués, signe d’un pessimisme généralisé.

L’emploi salarié privé s’est effondré, avec plus de 10 000 postes disparus en un an. Les dispositifs d’urgence financés par l’État ont certes limité la casse sociale, mais ils ne peuvent indéfiniment masquer la réalité : une dépendance croissante aux aides publiques et une incapacité des acteurs locaux à restaurer la confiance. Pendant ce temps, les ménages voient leur situation se dégrader. La consommation s’effondre, les défauts de paiement explosent et les dossiers de surendettement ont bondi de 260 % sur un an. Cette fragilisation sociale n’est pas seulement un drame humain, elle mine aussi toute perspective de reprise économique.

Quelques signaux positifs subsistent : les exportations de crevettes progressent, la production métallurgique repart timidement et l’inflation reste modérée. Mais ces lueurs ne suffisent pas à compenser la chute du tourisme, l’atonie du BTP ou l’essoufflement des ventes de véhicules neufs. En clair, l’économie calédonienne ne parvient pas à trouver de relais de croissance durable.

Ce constat doit servir d’avertissement. La Nouvelle-Calédonie, comme d’autres territoires d’Outre-mer, ne pourra pas bâtir son avenir en tournant le dos à la République. Les émeutes de 2024, alimentées par les démagogues et les indépendantistes, ont fragilisé un tissu économique déjà vulnérable. Aujourd’hui, c’est le soutien de l’État français qui empêche l’effondrement total. Plutôt que de céder aux illusions d’autonomie, les responsables locaux devraient s’atteler à renforcer l’unité nationale, condition indispensable pour attirer l’investissement, restaurer la confiance et garantir un avenir stable aux Calédoniens.

Privacy Preference Center