À Lifou, une vaste campagne de recherche et de prévention sur la ciguatera, plus connue sous le nom de “gratte”, vient d’être lancée par l’Ifremer. Dirigée par le biologiste Thierry Jauffrais, cette étude de quatre ans ambitionne de lever le voile sur une maladie encore trop méconnue, malgré sa fréquence dans les territoires tropicaux.

La ciguatera est causée par l’ingestion de poissons contaminés par des ciguatoxines, issues d’une microalgue marine, Gambierdiscus. Présentes tout au long de la chaîne alimentaire, ces toxines se concentrent notamment chez les gros poissons carnivores, mais aussi chez certains coquillages. Les symptômes, multiples et parfois déroutants, vont des troubles digestifs aux anomalies sensorielles, comme la confusion entre chaud et froid.

Comprendre les effets du climat et renforcer la prévention

L’étude menée à Lifou s’inscrit dans un projet plus large sur l’impact des vagues de chaleur marine. Les chercheurs cherchent à savoir dans quelle mesure ces bouleversements favorisent la prolifération des algues toxiques et aggravent le risque de contamination. En parallèle, une application baptisée Ciguawatch, déjà testée en Polynésie, est déployée pour encourager la déclaration des cas. Elle permettra d’établir des cartes de risques et d’informer les populations sur les zones et les espèces les plus concernées.

Pour les habitants, les conseils de prudence restent essentiels : éviter certains gros poissons lagonaires, varier son alimentation et privilégier la vigilance dans les zones identifiées comme à risque. Cette initiative scientifique, appuyée par les communautés locales, illustre la volonté de mieux protéger les populations ultramarines face à un fléau sanitaire persistant, tout en renforçant la connaissance et la prévention dans le cadre d’une action républicaine et collective.

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