Alors que la campagne Octobre Rose bat son plein, les autorités sanitaires rappellent l’urgence d’un dépistage précoce du cancer du sein, première cause de mortalité par cancer chez les femmes en Nouvelle-Calédonie. En 2022, 203 Calédoniennes ont appris qu’elles étaient atteintes de la maladie. Selon la Direction des affaires sanitaires et sociales (DASS), une femme sur dix sera concernée au cours de sa vie, et l’âge médian du diagnostic est de 57 ans, avec près d’un tiers des patientes âgées de moins de 50 ans.
Un dépistage vital mais encore inégalement accessible
Quand le cancer est détecté tôt, 90 % des patientes guérissent. Pourtant, seule une femme sur trois bénéficie d’un diagnostic à temps. Dans 16 % des cas, la maladie est déjà à un stade avancé ou métastatique. Le dépistage organisé, gratuit pour les femmes de 50 à 74 ans, reste donc la meilleure arme contre la maladie. Mais son accès demeure inégal : en dehors du Grand Nouméa, les femmes de la Brousse et des Îles Loyauté doivent parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour une mammographie. Et faute d’équipements comme le PET-scan, certaines doivent encore être évacuées vers l’Australie ou la métropole pour des examens essentiels.
L’Agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie (ASSNC) a lancé une campagne inédite : un guide pédagogique gratuit, adapté aux réalités locales, expliquant les bons gestes de prévention, le parcours de soin, les adresses utiles et les spécificités culturelles liées à la perception du cancer. La campagne, volontairement percutante, s’adresse à toutes et tous — femmes, hommes, personnes handicapées ou transgenres — pour briser les tabous.
Son message est clair : le dépistage n’attend pas 50 ans. Il commence dès l’adolescence, avec des gestes simples de prévention — hygiène de vie, activité physique, allaitement, réduction de l’alcool et du tabac. En Nouvelle-Calédonie, où les distances et les inégalités territoriales compliquent l’accès aux soins, ce message résonne avec une urgence toute particulière : que chaque Calédonienne, où qu’elle vive, ait les mêmes chances face à la maladie.



