Un an après son lancement, l’opération Atipa dresse un premier bilan solide sur le fleuve Maroni. En centralisant les contrôles au bac international de Saint-Laurent-du-Maroni, l’État a mis fin à une situation longtemps marquée par l’anarchie des flux. En douze mois, plus de 16 400 pirogues ont été contrôlées, représentant environ 123 000 personnes, preuve de l’ampleur des circulations transfrontalières et de la nécessité d’un dispositif structuré.

Les résultats parlent d’eux-mêmes : plus de 16 000 non-admissions, une centaine de contentieux douaniers, des saisies significatives de stupéfiants, de mercure, d’or et de produits phytosanitaires interdits. La gendarmerie a également relevé des centaines de verbalisations et mis au jour plusieurs centaines de personnes recherchées. Autant d’éléments qui confirment que le Maroni n’est pas qu’un fleuve de passage, mais aussi un axe stratégique pour l’immigration irrégulière et les trafics.

Au-delà des chiffres, les autorités soulignent une évolution notable des comportements. Là où, au début, près d’un tiers des passagers arrivaient sans papiers conformes, ils sont désormais moins de 10 %. La répétition des contrôles, la clarté des règles et la coopération avec les forces surinamaises ont instauré une forme de discipline. Signe révélateur : aucun incident majeur n’a été signalé depuis le lancement du dispositif, contredisant les discours alarmistes qui prédisaient des tensions permanentes.

Certes, les contournements existent encore, notamment en dehors des créneaux horaires et vers des zones plus isolées. Mais l’État ne se berce pas d’illusions et annonce déjà des ajustements pour renforcer Atipa, en complément des contrôles routiers. Sans entrer dans le détail, le message est clair : la frontière ne redeviendra pas une passoire.

Dans un contexte guyanais marqué par la pression migratoire, l’orpaillage illégal et les trafics, Atipa démontre qu’une politique ferme, coordonnée et assumée peut produire des résultats. Loin des postures idéologiques, ce dispositif rappelle une évidence trop souvent oubliée : sans contrôle effectif des frontières, il n’y a ni sécurité, ni souveraineté, ni justice sociale. En Guyane comme ailleurs, faire respecter la loi, ce n’est pas stigmatiser c’est protéger.

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