Le conseil municipal de La Foa a adopté début novembre son nouveau plan d’urbanisme directeur, mais le vote a laissé des traces. L’opposition a rejeté ce texte qui revoit plusieurs zonages et ouvre la porte à de nouvelles orientations d’aménagement. Au cœur de la tension, la presqu’île de Ouano, site sensible et symbolique, dont le devenir suscite une contestation ouverte.
Ouano au centre d’un bras de fer local
Les élus opposés au PUD dénoncent une évolution jugée dangereuse pour Ouano. Derrière les modifications de zonage, ils voient le risque d’une urbanisation accrue et d’une perte de maîtrise du foncier au profit d’intérêts privés. D’où un mot d’ordre martelé dans le débat municipal, Ouano n’est pas à vendre, formule qui traduit la crainte d’un basculement irréversible de cet espace côtier.
La majorité défend au contraire un document nécessaire pour accompagner le développement de La Foa, répondre à la pression démographique et encadrer les projets à venir. Selon elle, le PUD ne signifie pas bradage du littoral, mais mise à jour d’un cadre réglementaire devenu obsolète, avec une planification censée éviter l’anarchie et sécuriser les investissements.
Cette fracture révèle un enjeu plus large en Nouvelle Calédonie, celui de l’équilibre entre protection des terres, attractivité économique et cohésion locale. Quand le foncier devient le terrain d’affrontements politiques, la moindre décision d’urbanisme prend une dimension identitaire, surtout sur des sites comme Ouano, perçus comme un bien commun.
Le débat est donc loin d’être clos. Même adopté, le PUD devra être appliqué sous le regard d’une population vigilante, et chaque projet concret sur Ouano sera un test pour la majorité municipale. Dans une commune où l’attachement au territoire est fort, la transparence et le respect des équilibres locaux seront la seule voie pour éviter que ce plan ne devienne un foyer durable de contestation.



