Le fléau des violences conjugales a pris une ampleur dramatique dans les territoires ultramarins. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, dix femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2024, soit deux fois plus qu’en 2023.
Un fléau persistant malgré les mesures publiques
Parmi les victimes, Chloé, 34 ans, poignardée dans sa voiture au Port, à La Réunion, illustre la brutalité de ces crimes. D’autres drames ont frappé la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Mayotte, Saint-Martin et la Nouvelle-Calédonie. Ces dix féminicides représentent plus de 9 % du total national, alors que la population ultramarine ne compte que 4 % de la population française. Un déséquilibre alarmant, révélateur de l’isolement, de la précarité et du manque d’infrastructures d’aide aux victimes.
Pour enrayer cette spirale, l’État a créé en 2023 un poste de coordonnatrice interministérielle à la lutte contre les violences faites aux femmes en Outre-mer. Un rapport rendu l’année suivante avance 44 propositions pour renforcer la prévention et la protection des victimes. Mais sur le terrain, associations et élus soulignent que les moyens restent largement insuffisants. Dix vies perdues rappellent qu’en Outre-mer, la lutte contre les féminicides demeure une urgence nationale.



