Réunis ce mardi 30 septembre à l’Élysée, les élus ultramarins ont échangé pendant plus de quatre heures avec le président de la République. Emmanuel Macron a évoqué une possible révision des articles 73 et 74 de la Constitution, qui encadrent les statuts des Outre-mer. Des groupes de travail seront installés d’ici la fin de l’année, concernant principalement la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane.
Des élus séduits, d’autres méfiants
Serge Letchimy (Martinique) a salué « un grand pas » et Davy Rimane (Guyane) a parlé d’une « porte ouverte » vers l’évolution institutionnelle. Mais d’autres voix appellent à la prudence. Olivier Serva (Guadeloupe) insiste sur « du concret plutôt que des débats sans fin ». Plusieurs responsables ont d’ailleurs boycotté le rendez-vous, comme Gabriel Serville (Guyane) ou Huguette Bello (Réunion), dénonçant un manque d’avancées réelles depuis l’appel de Fort-de-France en 2022.
Pas de réforme au prix de l’unité nationale
Le président a rappelé qu’aucune réforme ne pourra se faire sans consensus local ni majorité nationale. Derrière les discours, une ligne rouge demeure : il n’est pas question de sacrifier l’égalité républicaine sur l’autel de statuts particuliers. Comme l’a rappelé Micheline Jacques, sénatrice de Saint-Barthélemy, chaque territoire a ses spécificités, mais l’ensemble reste lié à la France.
Alors que certains agitent la tentation de l’autonomie renforcée, voire de l’émancipation, il importe de rappeler que les Outre-mer ne trouveront sécurité et prospérité que dans la République. La Constitution peut s’adapter, mais elle ne doit jamais être détournée pour fragiliser l’unité nationale.