Une délégation de huit athlètes olympiques et paralympiques s’est mobilisée mercredi matin à l’aéroport Paris-Charles De Gaulle, pancartes « Cherche sponsor » en main, pour alerter sur la difficulté à trouver des financements depuis la fin des Jeux de Paris. L’action, organisée au Terminal 1 à l’occasion de la journée internationale des personnes en situation de handicap, visait à rappeler aux voyageurs que la haute performance ne se limite pas à une quinzaine olympique et qu’un grand nombre de champions restent sans soutien durable.
Un après-Jeux déjà gelé pour les financements
Parmi eux, la médaillée de para-canoë Elea Charvet souligne que « si on veut être meilleur, il faut avoir les ressources nécessaires », tandis que Marc Davidovici, président délégué du Club Insep Alumni, décrit un « après-Jeux difficile » aggravé par une conjoncture économique qui rend les partenariats plus rares, surtout pour les parasportifs. Marjorie Boigeol, championne d’Europe en double dames en badminton et candidate aux Jeux de Los Angeles, affirme chercher activement depuis mars, mais se heurte à des réponses différées, avec le sentiment que « tout est gelé ».
Le judoka guadeloupéen Helios Latchoumanaya, vice-champion paralympique des moins de 90 kg, insiste sur l’urgence de la situation : ce n’est pas quelques mois avant une olympiade qu’un athlète peut bâtir une préparation solide. Le sportif de 25 ans dit avoir retrouvé une partie de ses appuis avec un ou deux sponsors supplémentaires, après en avoir perdu, mais il rappelle que la course vers Los Angeles démarre maintenant, pas demain.
Du côté des organisateurs, Bertrand Sirven, directeur de la communication du groupe ADP, explique que l’opération « Cherche sponsor » n’a pas vocation à donner des leçons, mais à créer un électrochoc utile. Plusieurs voyageurs se sont arrêtés pour échanger avec les athlètes, preuve que l’appel est compris. Reste à transformer cette attention en engagements concrets, car sans partenaires, l’excellence française, y compris ultramarine, risque de payer le prix fort de l’oubli d’après Jeux.



