Un dernier salut empreint d’émotion a été rendu, ce lundi 6 octobre à l’Hôtel de Ville de Paris, à Jacques Martial, acteur guadeloupéen et ancien adjoint à la maire de Paris chargé des Outre-mer. Décédé le 13 août à 69 ans, il laisse derrière lui l’image d’un artiste complet, d’un humaniste et d’un ardent défenseur de la mémoire et de la culture antillaise.

Dans la grande salle des fêtes, la maire Anne Hidalgo a salué la mémoire d’un homme « exceptionnel, d’une grande sensibilité et profondément ouvert sur le monde ». Autour d’elle, de nombreuses personnalités étaient présentes : Firmine Richard, Jocelyne Béroard, Georges Pau-Langevin, Lilian Thuram, ou encore Emmanuel Gordien du Comité Marche du 23 mai 1998. Tous ont rendu hommage à celui qui a su incarner avec dignité la voix des Outre-mer dans la capitale.

Un acteur engagé, au service de la mémoire et du théâtre créole

Connu du grand public pour son rôle du lieutenant Bain-Marie dans la série Navarro, Jacques Martial fut aussi la voix française de Denzel Washington et un ambassadeur du théâtre noir francophone. Fondateur de la Comédie Noire et interprète magistral du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire, il a porté ce texte sur les scènes du monde entier, de la Martinique à Singapour.

Premier directeur noir d’une grande institution culturelle en France, il a dirigé la Villette avant de prendre la tête du Mémorial ACTe en Guadeloupe, dédié à l’histoire de l’esclavage. Homme de conviction, il militait pour une culture accessible à tous et pour la reconnaissance des artistes ultramarins.

L’hommage parisien s’est conclu sur l’annonce d’Anne Hidalgo : un lieu de la capitale portera bientôt le nom de Jacques Martial, afin d’inscrire durablement son souvenir dans la mémoire collective. Un geste fort pour un artiste qui, toute sa vie, aura œuvré à relier les cultures, les mémoires et les peuples.

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