L’Institut brésilien de l’environnement (Ibama) a autorisé Petrobras à lancer un forage exploratoire au large de l’Amapá, voisin de la Guyane, dans le bassin de Foz do Amazonas. Le navire NS 42 doit entamer les opérations dans le bloc FZA-M-059, à environ 175 kilomètres des côtes. Ce puits, foré pendant cinq mois, doit permettre d’évaluer la présence de pétrole et de gaz exploitables à une échelle commerciale. Pour le gouverneur Clécio Luís, cette décision marque « une nouvelle étape dans l’histoire économique et sociale de l’Amapá ».
Un feu vert sous haute surveillance environnementale
Cette autorisation, attendue depuis 2014, n’a été accordée qu’après de nombreuses conditions imposées à Petrobras. L’entreprise a dû créer un centre de réhabilitation pour la faune à Oiapoque, renforcer ses dispositifs d’urgence à Belém et prouver sa capacité à réagir à une marée noire. L’Ibama insiste : cette licence concerne uniquement la phase exploratoire.
L’annonce intervient à quelques semaines de la COP30, organisée à Belém, et suscite une vive polémique. ONG et écologistes dénoncent une « contradiction » du gouvernement Lula, qui vante la protection de l’Amazonie tout en ouvrant la voie à l’exploration pétrolière. Petrobras défend un projet « responsable », inscrit dans la stratégie nationale de la « marge équatoriale », où seize forages sont prévus d’ici 2028. Entre promesse de développement et crainte écologique, l’Amapá se retrouve au cœur d’un débat emblématique sur l’avenir énergétique du Brésil.