Des scènes d’une rare violence ont été observées sur le boulevard Légitimus à Pointe-à-Pitre dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 décembre, et possiblement lors de plusieurs nuits consécutives. Des groupes d’individus se sont affrontés en pleine rue en utilisant des pétards et des mortiers d’artifice, transformant un axe majeur de la ville en véritable zone de confrontation.
Des vidéos amateurs diffusées sur les réseaux sociaux montrent des hommes courant dans tous les sens, engins pyrotechniques à la main, qu’ils projettent en direction d’autres groupes. Les détonations se succèdent, accompagnées d’invectives hurlées dans un climat de tension extrême. Si la nature exacte de ces affrontements reste floue, l’absence totale de maîtrise et le danger encouru par les participants comme par les riverains sont, eux, incontestables.
Des méthodes assimilables à de la guérilla urbaine
Ces faits ont été publiquement dénoncés par deux conseillers municipaux de l’opposition. Dans un communiqué, l’élu municipal et régional Loïc Martol évoque des scènes qu’il qualifie sans détour de « guérilla urbaine », dénonçant des comportements qu’il juge intolérables dans une ville déjà fragilisée. Il souligne les risques majeurs de blessures graves et d’incendies, dans un centre urbain composé de bâtiments anciens et vulnérables.
L’élu pointe également l’absence d’intervention visible des forces de sécurité et déplore ce qu’il considère comme une passivité préoccupante des autorités municipales face à des faits aussi graves, survenus sur l’une des principales artères de Pointe-à-Pitre.
Son collègue de l’opposition, Mehdi Keita Germain, va plus loin encore. Il affirme que ces affrontements ne seraient pas isolés et évoque des violences répétées sur plusieurs nuits, avec l’usage présumé d’engins incendiaires, voire de cocktails molotov. Selon lui, les habitants du boulevard Légitimus et de la rue Amédée Fengarol ont été exposés à des situations qu’il juge dramatiques, mettant directement en cause la sécurité de l’espace public.
Des appels pressants au rétablissement de l’ordre
Face à cette escalade, les deux élus réclament un renforcement immédiat de la présence policière, en particulier durant les heures nocturnes. Ils estiment que la police municipale, dont les effectifs ont été augmentés, doit recevoir des directives claires afin d’assurer une sécurisation effective des quartiers sensibles.
Mehdi Keita Germain demande par ailleurs la convocation en urgence du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, considérant que la situation impose une réponse ferme et coordonnée. Ces événements illustrent une fois de plus les conséquences d’un affaiblissement de l’autorité publique et d’un manque de réaction face aux dérives violentes. À Pointe-à-Pitre comme ailleurs, le maintien de l’ordre et la protection des habitants relèvent d’une mission régalienne qui ne saurait souffrir d’atermoiements.



