Des scènes dignes d’un théâtre de guerre ont été filmées dans la nuit du 12 au 13 décembre sur le boulevard Légitimus, à Pointe-à-Pitre. Des groupes d’individus se sont affrontés à coups de pétards et de mortiers d’artifice, transformant une artère centrale en zone de non-droit. Loin d’un folklore festif, ces violences urbaines ont exposé riverains et passants à des risques majeurs, dans une ville dont le bâti ancien est particulièrement vulnérable aux incendies.

Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des individus courant dans tous les sens, lançant des engins pyrotechniques assimilables à de véritables projectiles explosifs. Plusieurs élus de l’opposition municipale dénoncent des faits répétés sur plusieurs nuits, évoquant même l’usage d’engins incendiaires. Au-delà de la qualification pénale, c’est le sentiment d’abandon sécuritaire qui domine chez les habitants concernés.

Le silence de l’exécutif municipal est pointé du doigt. Alors que la sécurité est une mission régalienne fondamentale, l’absence visible d’intervention des forces de l’ordre interroge. À Pointe-à-Pitre, laxisme et déni idéologique semblent avoir remplacé l’autorité et la prévention, laissant le champ libre à des comportements qui relèvent plus de la guérilla que de la simple incivilité.

Ces événements rappellent une réalité dérangeante : sans fermeté de l’État et sans coopération loyale des collectivités locales, certaines villes ultramarines risquent de s’enfoncer durablement dans l’insécurité. La République ne peut tolérer que des bandes armées de mortiers imposent leur loi dans l’espace public. Renforcer les effectifs, donner des consignes claires et réaffirmer l’autorité républicaine ne sont pas des options idéologiques, mais des nécessités vitales.

Pointe-à-Pitre mérite mieux que l’indifférence et les postures politiques. La sécurité des Guadeloupéens n’est ni un slogan ni un débat théorique : c’est un droit fondamental, qui engage l’ensemble de la Nation.

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