À Moorea, les plages représentaient près de la moitié du littoral en 1977. Cinquante ans plus tard, elles n’occupent plus que 20 % de la côte. Le même constat s’impose à Tahiti et dans d’autres îles : le trait de côte recule, grignotant les parcelles et menaçant les habitations.

Beaucoup de riverains ont tenté de protéger leurs terrains par des enrochements ou des murs, mais ces aménagements artificiels aggravent l’érosion. À chaque tempête ou cyclone, le sable disparaît davantage, fragilisant le littoral et condamnant les protections construites.

Des plages qui disparaissent : revégétaliser pour protéger

Face à ce constat, plusieurs associations ont lancé le projet « Faatura te tahatai » pour revégétaliser les plages. Les racines des herbes, arbustes et arbres maintiennent le sable et stabilisent les sols, contrairement aux murs qui bloquent les apports naturels.

À Temae, un site pilote expérimente cette méthode : strates herbacées au sol, arbustes adaptés au corail et arbres en arrière-plan. Cette approche, déjà utilisée dans certains hôtels des Tuamotu, démontre que la nature reste la meilleure alliée contre l’érosion.

Mais le défi reste immense : à Tetiaroa, les tortues marines sont désormais gênées pour pondre à cause des marches d’érosion créées par la houle. La construction massive en bord de mer, loin des pratiques de nos ancêtres, accentue encore le problème. Préserver les plages par les racines, plutôt que par le béton, pourrait être la clé pour sauver le littoral polynésien et protéger à la fois les hommes et la faune.

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