Une première scientifique et sanitaire en Polynésie : ce mardi 4 novembre, les équipes de l’Institut Louis Malardé (ILM) ont procédé au premier lâcher officiel de moustiques mâles stériles à Paea, dans le cadre du programme PAC-SIT, soutenu par l’Organisation mondiale de la santé. Objectif : réduire durablement la population du moustique Aedes aegypti, principal vecteur du zika, de la dengue et du chikungunya, sans nuire à l’environnement.
Ces moustiques, rendus stériles par exposition à des rayons X, ne piquent pas et ne se reproduisent pas. Ils seront libérés chaque vendredi pendant un an dans les quartiers de la commune. « C’est une révolution douce, écologique et totalement inoffensive pour l’homme », a souligné Cédric Mercadal, ministre de la Santé, saluant une méthode “efficace, durable et respectueuse de la biodiversité locale”.
Déjà testée avec succès à Tetiaroa, cette technique innovante pourrait, à terme, être étendue à d’autres zones du territoire et même devenir une solution exportable pour le tourisme polynésien. « Le rêve d’îles sans moustiques n’est plus utopique », s’est réjoui le tavana Anthony Géros, fier d’accueillir le seul centre français équipé de tels appareils de stérilisation.
Soutenu par l’État et financé à hauteur de 80 millions de francs par l’OMS et le CDC américain, ce programme associe rigueur scientifique et mobilisation citoyenne. Les habitants participent à la surveillance des populations de moustiques et à des prélèvements sanguins pour mesurer l’efficacité du dispositif.
Par cette initiative, la Polynésie française se place à l’avant-garde d’une santé publique moderne, innovante et pleinement intégrée dans la recherche mondiale une démonstration concrète que la science française, jusque dans les Outre-mer, peut servir d’exemple au reste du Pacifique.



