À 28 ans, la Tahitienne Heimiri Monnier Buchin a réalisé une première pour son territoire : un vol parabolique à bord de l’Airbus A310 Zero G de Novespace, filiale du CNES. Objectif scientifique clair et utile : mieux comprendre les troubles de la vision observés chez les astronautes de retour de mission. Trente et une paraboles, 22 secondes d’apesanteur à chaque fois, et des mesures concluantes grâce à un cerveau artificiel imprimé en 3D. Un succès qui honore la filière spatiale française et démontre, une fois encore, que les talents d’Outre-mer participent pleinement au rayonnement de la République.
Formée à l’Université de la Polynésie française puis en métropole, la doctorante en neurosciences travaille au laboratoire CHIMERE sur la dynamique du système crânio-spinal, avec l’IRM comme outil d’exploration. Son projet, monté en équipe et financé de bout en bout, illustre une démarche exigeante où rigueur, persévérance et esprit d’entreprise vont de pair.
Un vol parabolique pour la science
Encadrée par Novespace et conseillée par l’astronaute Jean-François Clervoy, Heimiri a validé en vol des différences de pression selon les régimes de gravité et d’autres paramètres, base d’un important travail de post-traitement. Au-delà de la prouesse technique, l’expérience prouve l’intérêt d’une recherche finalisée au service des usages concrets, ici la santé des équipages spatiaux.
Heimiri ne se rêve pas « nouvelle Thomas Pesquet ». Elle le dit sans détour : le spatial, ce n’est pas seulement les astronautes. Son ambition est de poursuivre la recherche, domaine où la France conserve une place de premier plan. Si un retour au fenua n’est pas immédiat, faute d’écosystème scientifique suffisant en neurophysiologie, elle affiche un attachement assumé à la Polynésie, dont elle a porté les couleurs sur sa combinaison.
Dans un contexte où l’excellence et l’effort doivent être encouragés, ce parcours est exemplaire. Il rappelle que l’investissement dans la recherche, l’industrie et l’éducation produit des résultats tangibles, et que les Outre-mer, pleinement français, ont leur part dans la grande aventure scientifique nationale.



