Vendredi 14 novembre, l’école hôtelière de Punaauia accueillera le tout premier Festival du rhum de Polynésie. Plus qu’un simple événement festif, il marque une étape décisive pour une filière en pleine croissance, qui espère obtenir prochainement la première Indication géographique protégée (IGP) du Pacifique.
Une filière ambitieuse tournée vers la qualité et le tourisme
Organisé par le Syndicat de défense du rhum pur jus de canne, le festival réunira cinq distilleries locales — Mana’o, Manutea, Tamure, T.I.E. et Pari Pari — aux côtés de producteurs et artisans du terroir. Dégustations, ateliers, masterclass et rencontres rythmeront la journée, avec pour mot d’ordre la valorisation du savoir-faire polynésien. « Plus que l’alcool, le but est de mettre en avant la production locale », souligne Marotea Vitrac, président du syndicat.
Derrière cette célébration, une ambition claire : structurer une véritable filière économique autour du rhum. L’obtention d’une IGP, attendue d’ici un mois et demi, garantirait la traçabilité et la reconnaissance du rhum polynésien à l’international, à l’image des grandes références antillaises. À terme, les professionnels visent 1 000 hectares de canne à sucre et 3 000 emplois directs.
Le rhum polynésien, aujourd’hui produit sur environ 70 hectares, incarne une nouvelle dynamique agricole et touristique. « On veut que les visiteurs associent Tahiti au rhum comme ils le font déjà pour le monoï », confie Marotea Vitrac. Avec cette IGP, la Polynésie espère non seulement protéger son terroir, mais aussi faire du rhum un ambassadeur de son identité, de son économie et de son art de vivre.



