La Polynésie française a participé pour la première fois à l’exercice national de cybersécurité Rempar 25, coordonné par l’Anssi et réunissant plus de 1 000 structures dans toute la France. Ce jeudi, 25 entités locales issues des secteurs vitaux – télécommunications, santé, énergie, transports ou encore tourisme – ont testé leur capacité à réagir en cas d’attaque numérique. Pour l’occasion, le Haut-commissaire Alexandre Rochatte a activé une cellule de crise fictive, preuve que l’État prend la menace au sérieux jusque dans nos territoires d’outre-mer.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, 403 incidents cyber ont été recensés en Polynésie, dont 17 attaques avérées. Hôpitaux, opérateurs de réseaux, services publics : personne n’est à l’abri. Et les récentes attaques du Centre hospitalier de Polynésie française et de la Polynésienne des eaux l’ont rappelé durement. Selon Stéphane Gavignet, spécialiste du Haut-commissariat, « la menace est bien réelle », alimentée moins par des motifs politiques que par la criminalité organisée cherchant à extorquer des fonds.

Au-delà de la prévention, l’exercice Rempar 25 visait surtout à travailler les réflexes de réaction : gestion de crise, communication au public, coordination entre services. Comme l’a souligné le Haut-commissaire, « on n’est jamais complètement prêts, mais s’entraîner, c’est garantir la résilience de nos institutions ».

L’enjeu dépasse la simple technique. Dans un contexte où la France est en première ligne dans l’Indopacifique, protéger nos réseaux numériques ultramarins, c’est protéger la continuité de la République et la confiance des citoyens dans leurs services publics. La cybersécurité en Polynésie n’est donc pas une option : c’est une question de souveraineté nationale.

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