À Port-Louis, une nouvelle coupure d’eau prolongée a ravivé une colère devenue récurrente. Trois jours sans eau potable, sans information claire ni anticipation : pour le maire Jean-Marie Hubert, la situation n’est plus acceptable. Dans une lettre ouverte adressée au Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de Guadeloupe (SMGEAG), l’élu dénonce une défaillance grave de communication et de coordination, après un incident technique au forage de Pelletan.

Le cœur du reproche est limpide : ni la population, ni la municipalité n’ont été informées en amont. La mairie n’a découvert l’existence d’un avis officiel que plusieurs jours après le début de l’interruption, alors même que le service public de l’eau était déjà à l’arrêt. Résultat : aucune mesure palliative n’a pu être mise en place à temps, notamment la distribution d’eau aux habitants, pourtant indispensable dans une commune déjà fragilisée par les coupures répétées.

Pour Jean-Marie Hubert, ce nouvel épisode dépasse l’incident ponctuel. Il pose une question de fond sur la responsabilité et la crédibilité du SMGEAG, à l’heure où les communes sont appelées à soutenir financièrement et politiquement un syndicat censé garantir un service vital. Comment exiger des efforts des collectivités et des usagers quand l’information minimale n’est pas assurée et que les mêmes dysfonctionnements se répètent sans correction visible ?

Derrière cette crise locale, c’est une réalité guadeloupéenne plus large qui ressurgit : l’eau potable, droit fondamental, reste trop souvent traitée comme une variable d’ajustement. À Port-Louis comme ailleurs, les élus de terrain rappellent une évidence que certains gestionnaires semblent oublier : sans transparence, sans anticipation et sans respect des communes, il ne peut y avoir ni confiance, ni adhésion durable à la réforme de l’eau. Et sans cette confiance, c’est tout l’édifice du service public qui vacille.

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