C’est une saisie spectaculaire qui confirme l’ampleur du trafic reliant les Antilles aux grands ports européens. Lundi, les enquêteurs ont découvert 925 kilos de cocaïne dissimulés dans un conteneur arrivé de Guadeloupe sur le port de Dunkerque. La valeur marchande de cette cargaison est estimée à plus de 30 millions d’euros.
L’enquête, conduite par le parquet de Lille et l’OFAST, a mobilisé des moyens conséquents. Suivi discrètement, le convoi a permis d’identifier plusieurs suspects. Jeudi, cinq individus ont été interpellés à Kingersheim, près de Mulhouse, alors qu’ils escortaient le camion transportant la drogue. Quatre autres arrestations ont eu lieu simultanément en Guadeloupe. Tous les gardés à vue sont connus de la justice, et risquent de lourdes peines dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs.
Cette opération survient dans un contexte de recrudescence des trafics. En mars dernier, 10 tonnes de cocaïne avaient déjà été saisies à Dunkerque, confirmant que les réseaux exploitent la façade atlantique française pour alimenter le marché européen. L’Hexagone et les Outre-mer sont ainsi en première ligne dans cette guerre contre les narco-trafiquants, qui mettent en danger à la fois la sécurité publique et l’image des territoires ultramarins.
La Guadeloupe, tout comme la Martinique et la Guyane, reste un point névralgique des routes de la drogue. Chaque saisie illustre la nécessité de renforcer les contrôles, les moyens douaniers et judiciaires, mais aussi d’affirmer l’autorité de l’État. Car si les trafiquants prospèrent, ce sont les populations locales qui en subissent les conséquences en termes de violence, d’économie parallèle et de déstabilisation sociale. La réussite de cette opération démontre que la République, unie de Dunkerque à Pointe-à-Pitre, peut et doit frapper fort contre ces réseaux criminels.