Le procès de Kathron Fortune, alias « Cuchi », s’est poursuivi mardi devant la cour d’assises de Basse-Terre en Guadeloupe. Après l’expertise psychiatrique et le témoignage direct d’un proche d’une des victimes, la journée a été marquée par deux auditions de témoins indirects, dont les déclarations sont apparues confuses et souvent contradictoires.
Des témoins fragiles et craintifs
Le premier, P.D., 51 ans, interrogé en 2014 lors d’une autre procédure, a reconnu avoir croisé l’accusé mais a minimisé ses liens avec lui. Mis face à ses précédentes déclarations, où il affirmait avoir vu Cuchi armé à la veille d’un meurtre, il a nié en bloc, affirmant avoir subi des pressions et exprimant sa peur pour sa famille.
Le second témoin, E.R.C., présenté comme un ancien proche de l’accusé, a lui aussi contesté ses anciennes dépositions qui mettaient en cause Fortune. Détenu à Basse-Terre, il a affirmé ne rien savoir des activités criminelles prêtées à l’accusé, accusant les enquêteurs de pressions et son ex-compagne de mensonges. Face aux contradictions soulignées par la présidente, il a invoqué la peur : « Je ne vais pas mettre la vie de ma famille en danger ».
Une atmosphère pesante
Ces auditions illustrent la difficulté de faire émerger des faits clairs, dans un climat où la peur des représailles reste présente près de vingt ans après les faits. Fortune, déjà condamné à perpétuité, continue de nier toute implication, réclamant des « preuves matérielles » et la production des corps des victimes disparues.