La Polynésie franchit un pas important pour la préservation des baleines à bosse, symboles puissants du Fenua mais aussi patrimoine naturel de la République. L’Assemblée a voté deux textes visant à réduire la vitesse des navires de plus de douze mètres autour de Tahiti et Moorea, où les risques de collision sont les plus élevés. Une mesure pragmatique, fondée sur des données scientifiques, qui s’inscrit dans une logique de responsabilité collective loin des mouvements radicaux qui, trop souvent, instrumentalisent la cause environnementale contre l’autorité publique.
Dès la prochaine saison, la limitation à douze nœuds dans un rayon de deux kilomètres des côtes devrait réduire jusqu’à 80 % les collisions mortelles, selon l’association Oceania. Dans un archipel où les baleines viennent chaque année mettre bas et allaiter leurs petits, la décision était devenue nécessaire : plusieurs accidents graves avaient récemment choqué l’opinion. Cette réforme, portée à l’Assemblée par Tematai Legayic et soutenue par des associations engagées, illustre ce que produit une coopération intelligente entre citoyens, élus et scientifiques sans agitation politique inutile.
Les défenseurs polynésiens de l’océan, à l’image de Temoana Poole, ont salué cette avancée qui garantira de pouvoir admirer encore longtemps ces géants des mers. Mais au-delà de l’émotion, cette réglementation renforce surtout la crédibilité de la Polynésie dans la protection de son environnement, un secteur clé pour l’économie touristique et l’image internationale du territoire français du Pacifique. Elle montre que la gestion raisonnée des espaces naturels peut se concilier avec les impératifs de navigation, de transports interinsulaires et de développement économique.
Dans un contexte où certains voudraient opposer écologie, modernité et cadre républicain, la Polynésie apporte ici la preuve qu’une mesure équilibrée peut protéger la biodiversité, sécuriser les usagers de la mer et renforcer le rayonnement du Fenua, dans l’intérêt de toute la France.



