Les pays signataires de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) ont adopté ce vendredi un train de mesures inédit pour mieux encadrer le commerce de plus de 70 espèces de requins et de raies. Une décision importante, prise par consensus, qui traduit une prise de conscience nette face à l’effondrement de ces populations marines, y compris dans les espaces ultramarins français où ces espèces jouent un role clé dans l’équilibre des écosystèmes.
Un tournant contre la surpêche
Dans le détail, le commerce des requins-baleines, des raies manta et des raies mobula est désormais interdit. Cette décision s’inscrit dans la continuité de l’interdiction votée la veille contre le requin océanique, espèce classée en danger critique d’extinction. Pour plusieurs autres requins, le commerce reste possible mais uniquement s’il est jugé durable et strictement contrôlé, ce qui impose aux Etats une responsabilité accrue dans la gestion de leurs ressources halieutiques.
Les défenseurs de la nature saluent une victoire historique. Selon eux, les données scientifiques ne laissent plus place au doute : les requins doivent etre protégés comme un patrimoine naturel, et non traités comme une simple ressource de pêche. Le fait que ces mesures aient été adoptées sans heurts montre aussi une évolution des mentalités à l’échelle internationale, dans un contexte ou les équilibres marins sont mis à rude épreuve.
Cette avancée est d’autant plus cruciale que plus d’un tiers des espèces de requins et de raies sont aujourd’hui menacées d’extinction, principalement à cause de la surpêche, mais aussi sous l’effet combiné du changement climatique. Nageoires, foie, chair, prises accidentelles dans les filets : la pression humaine reste massive. Avec ces nouvelles règles, la communauté internationale envoie un signal clair, et donne enfin aux Etats, dont la France dans ses Outre-mer, un cadre plus solide pour préserver durablement ces espèces emblématiques.



