À quelques milliers de kilomètres au sud-ouest de la Guadeloupe, l’île de Bonaire, territoire caribéen rattaché aux Pays-Bas, se bat pour sa survie. Menacée par la montée des eaux et les vagues de chaleur extrême, la population a décidé d’attaquer son propre État en justice. Le procès, ouvert ce mardi 7 octobre à La Haye, pourrait faire jurisprudence en Europe.
Une plainte inédite appuyée par Greenpeace
Huit résidents de Bonaire, soutenus par Greenpeace, réclament que les Pays-Bas atteignent la neutralité carbone d’ici 2040, soit dix ans avant l’objectif officiel, et qu’ils adoptent des plans de protection concrets pour cette île des Antilles néerlandaises. Selon une étude de l’Université libre d’Amsterdam, le sud de Bonaire pourrait être submergé d’ici la fin du siècle.
Durant l’audience, l’agriculteur Onnie Emerenciana a décrit une vie quotidienne bouleversée par les chaleurs insoutenables, les sécheresses prolongées et la montée du niveau de la mer. « Nous subissons les effets des émissions auxquelles nous avons à peine contribué », a-t-il déclaré.
Les plaignants s’appuient sur un avis consultatif historique rendu en juillet par la Cour internationale de justice, reconnaissant comme illicite toute violation des obligations climatiques par un État. En face, les représentants du gouvernement néerlandais estiment que le pays respecte déjà ses engagements dans le cadre des politiques climatiques européennes.
Les audiences doivent se poursuivre ce mercredi, consacrées aux mesures d’adaptation environnementales et sociétales. Aucune date n’a encore été fixée pour le verdict, mais l’affaire pourrait redéfinir les responsabilités climatiques des États face à leurs territoires insulaires.



