La filière du traitement des déchets à La Réunion enregistre une progression tangible. En 2024, les filières REP (responsabilité élargie des producteurs) affichent une hausse de 5% du recyclage par rapport à 2023, avec plus de 63 000 tonnes de déchets collectés, selon le Syndicat de l’Importation et du Commerce de La Réunion. Un signal encourageant pour un territoire longtemps handicapé par l’insularité et le coût des filières de valorisation.
Un tournant pour les déchets dangereux
L’avancée majeure concerne les batteries au lithium-ion, de plus en plus présentes avec l’essor des voitures électriques et du stockage solaire. Depuis un an, Suez Réunion exploite à Saint-André un site dédié aux déchets dangereux, désormais équipé d’un atelier capable de démanteler et conditionner ces batteries sur place. Objectif, sécuriser une cargaison particulièrement instable avant son transport maritime, un point longtemps bloquant.
En 2024, 3 495 tonnes de batteries lithium-ion ont été récupérées. La première exportation vers l’Hexagone est prévue à la mi-décembre, grâce à des accords passés avec des compagnies maritimes. Le processus reste coûteux, car long et mené sur des volumes encore limités, mais il était devenu indispensable pour éviter l’accumulation locale d’un déchet à risque.
La filière anticipe déjà la montée en puissance de ces nouvelles batteries, appelées à remplacer progressivement celles au plomb. Pour les acteurs économiques, l’enjeu est clair, accompagner la transition énergétique sans laisser les déchets de demain devenir la crise de demain.
Reste une étape décisive à franchir, celle du réemploi. Le syndicat souligne qu’il faut éviter l’enfouissement de matières valorisables, capables de créer de l’emploi et de la richesse sur place. Exemple parlant, les jouets: 49 tonnes collectées l’an dernier, dont 41 tonnes réemployées. La Réunion progresse, mais le défi est désormais de transformer cette dynamique de recyclage en une véritable économie circulaire ultramarine.



