Le séisme dévastateur survenu récemment aux Philippines rappelle une vérité souvent oubliée : la France possède elle aussi des territoires parmi les plus exposés du globe aux tremblements de terre. En effet, selon les données sismologiques internationales, les Antilles françaises – Guadeloupe et Martinique en tête – figurent au deuxième rang mondial des zones à plus fort risque sismique, juste derrière la ceinture de feu du Pacifique.
Classées en zone 5, le niveau maximal du risque sismique en France, ces îles reposent sur une zone de subduction où la plaque atlantique s’enfonce sous la plaque caraïbe. Ce mécanisme, à l’origine de secousses parfois dévastatrices, rend la région comparable, en termes de danger potentiel, aux zones les plus actives du Japon ou de l’Indonésie. Si les séismes majeurs y sont rares, leur intensité et leur imprévisibilité justifient une vigilance constante.
En Guadeloupe, le dernier événement notable – une secousse de magnitude 5,3 le 15 septembre dernier – a été ressenti sur l’ensemble de l’archipel, sans dégâts majeurs. Mais les spécialistes rappellent qu’un séisme destructeur d’ampleur historique, comme celui de 1843, reste possible. La préparation et la qualité des infrastructures deviennent donc essentielles : bâtiments parasismiques, sensibilisation de la population, plans d’évacuation et respect des normes de construction sont autant d’outils de prévention vitaux.
L’exemple tragique d’Haïti, en 2010, où un séisme comparable à ceux que pourrait subir la région a fait plus de 220 000 morts, rappelle ce qui est en jeu. Dans les Antilles françaises, la vigilance est donc une responsabilité collective : celle des autorités, des urbanistes, mais aussi de chaque citoyen. Car, face aux forces de la nature, seule l’anticipation peut sauver des vies.



