À Saint-Laurent-du-Maroni, la mobilisation du collectif d’habitants sans papiers et de l’association Ensemble, nous sommes plus forts a fini par faire bouger les lignes. Après deux jours de campement devant le palais de justice, les autorités judiciaires et administratives ont reçu les représentants du mouvement et annoncé une série de mesures.

Du côté du tribunal, trois audiences mensuelles supplémentaires seront programmées et des renforts de personnel sont attendus : un directeur de greffe et un greffier viendront épauler les équipes pour fluidifier l’examen des requêtes en nationalité. À la sous-préfecture, une cellule spéciale a été créée dès septembre avec deux agents supplémentaires, chargés de résorber les retards d’ici la fin de l’année. Un dispositif d’accueil provisoire a aussi été mis en place pour abriter les usagers, jusque-là contraints de patienter sous un soleil accablant.

Depuis la mise en route de ces mesures, plus de 50 personnes par jour viennent déposer ou compléter leur dossier. Une permanence quotidienne a été installée dans la salle polyvalente de la Charbonnière, avec déjà plus de 300 dossiers constitués. Pour les situations urgentes, les listes sont directement transmises aux services administratifs.

Le collectif reste toutefois vigilant. Sa porte-parole, Saroa Domini, prévient que la mobilisation pourrait reprendre si les engagements ne se traduisent pas rapidement en résultats concrets. Derrière chaque dossier, rappellent les associations, ce sont des vies à l’arrêt, dans l’attente de papiers qui conditionnent l’accès aux droits les plus élémentaires.

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