En visite officielle à Saint-Martin, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a annoncé deux décisions majeures pour l’île : la création d’un tribunal de plein exercice dès l’été 2026 et la construction d’une maison d’arrêt dans un délai de deux ans. Deux engagements forts, qui répondent à une réalité trop longtemps ignorée : l’exigence d’une justice accessible, structurée et pleinement opérationnelle dans ce territoire stratégique des Antilles françaises.
Le tribunal autonome sera doté de moyens renforcés magistrats, greffiers, personnels d’accompagnement et mettra fin à une situation paradoxale où Saint-Martin dépendait, pour l’essentiel de ses procédures, d’une organisation judiciaire distante. Si un juge d’application des peines est en poste depuis septembre, l’étude de la nomination d’un juge d’instruction est en cours. Une étape indispensable pour doter l’île d’une chaîne judiciaire complète, capable de traiter localement les affaires et de garantir la proximité que les citoyens sont en droit d’attendre.
Le ministre a également insisté sur un point sensible : l’absence totale d’établissement pénitentiaire sur l’île. Aujourd’hui, une soixantaine de Saint-Martinois sont détenus en Guadeloupe, loin de leurs familles une situation qui complique la réinsertion et alourdit la surpopulation carcérale de Basse-Terre et Baie-Mahault. La future maison d’arrêt, construite sur le modèle modulaire déjà retenu dans l’Hexagone, permettra d’accueillir les personnes en détention provisoire ou condamnées à des peines de moins de deux ans. Une réponse pragmatique, rapide à déployer et respectueuse des standards de sécurité.
À Saint-Martin, ces annonces marquent un tournant. Elles rappellent que la République ne se contente pas de discours : elle investit, elle équipe, elle protège. En dotant l’île d’outils judiciaires modernes et adaptés, l’État renforce la cohésion locale et affirme, sans ambiguïté, que la justice doit être la même pour tous des rives de la Seine à celles de la mer des Caraïbes.



