À seulement 39 ans, Sébastien Lecornu a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, le troisième plus jeune de la Ve République. Fidèle du chef de l’État, il a occupé tous les postes clés depuis 2017 : secrétaire d’État à l’Écologie, ministre des Collectivités, ministre des Outre-mer puis ministre des Armées. Sa carrière fulgurante témoigne d’une rare solidité politique. Mais pour les territoires ultramarins, son nom résonne surtout comme celui d’un ministre qui a affronté les crises les plus graves et qui a toujours défendu l’unité nationale sans faiblir.

Quand Lecornu prend la tête du ministère des Outre-mer en juillet 2020, la pandémie de Covid s’abat sur la Guyane et Mayotte, avant de ravager les Antilles. Face à des hôpitaux saturés et à une défiance croissante, l’État déploie des renforts médicaux, organise des évacuations sanitaires et impose des mesures restrictives. Beaucoup l’ont jugé sévère ; mais cette rigueur a évité un effondrement sanitaire. Dans la foulée, la contestation sociale enfle, particulièrement en Guadeloupe et en Martinique. L’obligation vaccinale des soignants déclenche blocages et violences. Lecornu ne cède pas à la pression, maintient la ligne républicaine, tout en proposant ensuite des adaptations et des espaces de dialogue pour ramener le calme. Cette méthode (fermeté des principes et souplesse sur le calendrier) illustre sa façon de gouverner : ne jamais renoncer à l’autorité de l’État, mais savoir désamorcer les tensions.

Nouvelle-Calédonie et Mayotte : défendre l’unité nationale

Son rôle en Nouvelle-Calédonie reste l’épisode le plus marquant. En décembre 2021, il maintient le troisième référendum d’autodétermination malgré le boycott indépendantiste. Le résultat : une victoire écrasante du « non » qui confirme l’appartenance du Caillou à la France. Depuis, le FLNKS le voue aux gémonies, le qualifiant de « ministre des colonies ». Mais cette hostilité est le signe de sa détermination : il a refusé que le calendrier de l’Accord de Nouméa soit instrumentalisé, garantissant l’intégrité nationale. Les loyalistes, eux, saluent un homme de conviction, qui a compris que la République ne pouvait se permettre de tergiverser.

À Mayotte, il a porté un projet de loi ambitieux pour un « développement accéléré » du département : réforme du droit du sol, amélioration des infrastructures, création d’une assemblée locale. Le texte n’a pas abouti, faute de consensus politique. Mais cette initiative prouve que Lecornu n’entendait pas se contenter de demi-mesures. Il avait posé sur la table des réformes profondes, proportionnées à la gravité des défis locaux, notamment face à l’immigration clandestine.

Aujourd’hui, son arrivée à Matignon est un signal fort pour les Outre-mer. Il n’est pas un Premier ministre découvrant les dossiers : il les connaît de l’intérieur, il en a éprouvé les difficultés et il en a mesuré l’importance stratégique pour la France tout entière. Ses adversaires indépendantistes en Nouvelle-Calédonie le craignent, ses soutiens républicains dans les îles et dans l’Hexagone le respectent. Pour les territoires ultramarins, c’est l’assurance que la voix de la République sera entendue, ferme et claire, au sommet de l’État.

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