La Guadeloupe vit une transition démographique sans précédent. Cette Semaine bleue, dédiée à ses aînés, met en lumière une réalité inquiétante : l’île vieillit à grande vitesse. Déjà, un habitant sur trois a plus de 60 ans, et d’ici 2030, cette proportion atteindra près de 40 %. En 2050, la Guadeloupe comptera davantage de seniors que de jeunes de moins de 20 ans. Ce déséquilibre s’explique par la baisse de la natalité et l’exode massif des jeunes vers la métropole, souvent diplômés et qualifiés, affaiblissant la vitalité économique du territoire.

Des besoins croissants et un modèle à repenser

Les conséquences sont lourdes pour le système d’accueil. Les 21 Ehpad de l’île sont saturés, et l’accueil familial, pourtant encouragé, ne suffit plus à absorber la demande. Sur 550 places existantes, seules 150 restent disponibles. Face à la perte d’autonomie grandissante, les autorités anticipent la création de 1 600 emplois d’ici 2030 dans le secteur de la dépendance, tout en misant sur le maintien à domicile. Mais au-delà de la logistique, c’est tout un modèle de société qui doit être repensé : comment préserver la dignité des aînés sans fracturer davantage le lien entre générations ?

Cette Semaine bleue se veut donc un moment de prise de conscience. Miss Guadeloupe 2025, Naomi Torrent, s’y engage en faveur des aidants familiaux, notamment ceux accompagnant des malades d’Alzheimer. Son initiative, soutenue par l’association Assistance 2000, rappelle que la solidarité intergénérationnelle n’est pas qu’un slogan : c’est une exigence morale et républicaine.

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