À 28 ans, Séphora Corcher s’impose comme l’un des visages français du sambo, cet art martial russe mêlant judo, lutte et grappling. Ancienne judokate formée en Guyane puis dans les pôles métropolitains de haut niveau, elle s’était détournée du judo en 2021 par « perte de sens » avant de découvrir dans le sambo un souffle nouveau. Depuis, elle enchaîne les performances : double championne d’Europe en 2022 et 2023, médaillée aux World Combat Games, puis finaliste continentale en 2024.
Aujourd’hui lieutenant de police en formation, elle jongle entre carrière sportive et engagement professionnel. Mais c’est avec la même détermination qu’elle prépare les prochains championnats du monde au Kirghizstan, en novembre, où elle vise une première médaille mondiale. « Je m’entraîne dur, sans pression, mais avec l’envie d’aller au bout », assure-t-elle.
Ambassadrice de sa discipline, Séphora Corcher ne se contente pas de briller sur les tatamis. Elle s’attache aussi à promouvoir le sambo en Guyane, lors d’ateliers et de démonstrations. Pour elle, la transmission fait partie intégrante de son parcours. « Le sport, c’est pour tous, chacun peut trouver une pratique qui lui apporte de l’épanouissement », rappelle-t-elle à la jeunesse.
Symbole de résilience et d’excellence ultramarine, la Guyanaise incarne la fierté française dans une discipline encore méconnue. Son parcours illustre la capacité des Outre-mer à produire des champions au service du drapeau tricolore, même dans des disciplines émergentes. Les mondiaux de novembre seront peut-être l’occasion, enfin, de faire retentir la Marseillaise pour cette athlète qui n’a jamais cessé de croire en sa voie.