Après trois agressions en une semaine, plus d’une centaine de soignants du Médipôle de Nouméa ont cessé le travail durant trente minutes ce mercredi 24 décembre. Un débrayage symbolique mais lourd de sens, destiné à alerter les responsables publics et la population sur une situation devenue intenable pour des personnels déjà éprouvés.
Réunis devant le service des urgences entre 10 heures et 10h30, avec l’accord de la direction de l’établissement, infirmiers, aides-soignants et médecins ont exprimé leur colère et leur lassitude. En cause, une série d’agressions physiques, dont la dernière, survenue lundi soir, a vu une infirmière de nuit violemment frappée par un patient dans une chambre. Un épisode de trop pour des équipes qui assurent la continuité des soins jour et nuit.
Selon Emmanuel Soria, représentant de l’UT CFE-CGC à l’origine du mouvement, ces violences ne sont plus des faits isolés mais un phénomène récurrent, à l’hôpital comme dans les dispensaires. Les soignants dénoncent des agressions quotidiennes, verbales et physiques, qui compromettent directement la qualité de la prise en charge des patients et fragilisent encore davantage un système déjà sous tension.
Un système à bout et des réponses attendues
La mobilisation a été soutenue par plusieurs organisations syndicales, dont le syndicat des médecins et La Fédé. Les revendications sont claires : reconnaissance de la pénibilité et des risques du métier, protection fonctionnelle renforcée pour les agents et les établissements, et surtout une réponse judiciaire ferme à l’encontre des auteurs de violences. Pour les soignants, l’impunité perçue nourrit le sentiment d’abandon et d’indifférence.
Yannick Roudot, président du syndicat des infirmiers et aides-soignants des urgences, alerte sur l’état du système de santé calédonien, qu’il juge proche de la rupture. Un courrier adressé aux élus il y a plus d’une semaine est resté sans réponse, renforçant le malaise et la colère des équipes. Derrière les slogans et les pancartes, c’est un appel à l’autorité de l’État et à la responsabilité collective qui s’exprime.
Dans un communiqué publié dans la journée, le gouvernement a apporté son soutien aux soignants agressés, rappelant que toute violence à l’encontre des personnels de santé est inacceptable et doit faire l’objet de sanctions. Il affirme vouloir renforcer la sécurité des établissements et garantir des conditions d’exercice dignes. Reste à savoir si ces déclarations se traduiront rapidement par des actes concrets, à la hauteur de l’urgence dénoncée sur le terrain.



