La plateforme « Soutiens ton sportif », lancée fin 2024 par la Fondation du sport français, vient de franchir la barre symbolique du million d’euros collectés. Son objectif : offrir une bouffée d’oxygène financière à des athlètes souvent loin des projecteurs médiatiques et des contrats juteux de sponsoring.
Parmi eux, plusieurs figures des Outre-mer. Le Guadeloupéen Dorian Hauterville, spécialiste du bobsleigh, y a trouvé une solution pour financer sa préparation olympique. À 35 ans, il s’apprête à disputer ses troisièmes Jeux d’hiver et confie que sans cette plateforme, il lui serait difficile de poursuivre son rêve : « C’est compliqué d’avoir des aides, encore plus aujourd’hui. Là, c’est la solution que j’ai trouvée pour continuer, et pour permettre aussi à mes enfants de venir me soutenir. »
En moins d’un an, la plateforme a vu naître 706 cagnottes et plus de 3 700 dons, avec une moyenne de 270 € chacun. Elle fonctionne comme un mécénat participatif encadré par des institutions sportives (INSEP, CNOSF, Agence nationale du sport), garantissant transparence et redistribution rapide. Outre Dorian Hauterville, on retrouve des noms comme Tricya Sombé (karaté, Guadeloupe) ou Océane Babel (tennis, Guadeloupe).
Ce dispositif illustre deux réalités. D’abord, la vitalité et la solidarité du public français, attaché à ses champions, y compris dans des disciplines moins médiatisées. Ensuite, la fragilité du financement du sport de haut niveau, aggravée par les coupes budgétaires successives. Là où certaines fédérations peinent à soutenir leurs talents, l’initiative privée et citoyenne prend le relais.
Pour les Outre-mer, cette plateforme est plus qu’une aide ponctuelle : c’est un levier pour permettre à des athlètes prometteurs de continuer à représenter la France au plus haut niveau, et de prouver que les territoires ultramarins sont un vivier de champions.