La mégafusée Starship, développée par SpaceX, a de nouveau pris son envol ce 13 octobre 2025 depuis la base de Starbase au Texas. Avec ses 120 mètres de haut, cette fusée géante — la plus puissante jamais construite — a effectué avec succès son onzième vol test, confirmant les progrès techniques du programme tout en ravivant les débats sur ses retards et son rôle stratégique dans la conquête spatiale américaine.
Le lancement s’est déroulé sans incident : les deux étages se sont séparés comme prévu, plusieurs manœuvres ont été testées, avant que les engins ne terminent leur trajectoire en mer. Une avancée saluée par les ingénieurs de SpaceX, après une série d’explosions survenues au début de l’année.
Mais ce succès n’efface pas les inquiétudes des experts. Starship, censée permettre les voyages vers Mars dès 2026 et le retour des Américains sur la Lune en 2027 dans le cadre du programme Artémis de la NASA, accumule les retards. Un rapport indépendant estime que la version lunaire pourrait avoir « des années » de retard — ouvrant la voie à une possible avance chinoise sur le terrain lunaire d’ici 2030.
Malgré tout, Elon Musk affiche son optimisme. Il assure que les milliers de défis techniques restants seront relevés, misant sur une méthode éprouvée : tester, échouer, puis relancer. SpaceX a déjà révolutionné le secteur avec ses fusées réutilisables et domine désormais le marché des lancements commerciaux.
Starship marque cependant une nouvelle étape, avec l’ambition de ravitailler ses fusées dans l’espace et de réutiliser entièrement ses étages — des prouesses encore jamais réalisées. Mais l’entrepreneur milliardaire, obsédé par Mars, pourrait prioriser la planète rouge au détriment du programme lunaire américain, au grand dam de Washington, où certains voient se profiler une nouvelle “course à l’espace” contre la Chine.
Un vol réussi donc, mais sur fond de rivalités géopolitiques et d’interrogations stratégiques : SpaceX a gagné une bataille, pas encore la guerre des étoiles.



