Le nombre de personnes mises en cause pour trafic et usage de stupéfiants continue d’augmenter en France depuis 2016. En 2024, 52 300 individus ont été mis en cause pour trafic et 290 400 pour usage, selon les données des forces de sécurité. Dans cet ensemble, le cannabis reste très largement la substance centrale, avec 78 % des mis en cause pour trafic et 92 % pour usage.

Des spécificités ultramarines très marquées

Si la résine de cannabis domine dans la majorité de l’Hexagone, la Guadeloupe fait partie des territoires où l’herbe de cannabis est la forme majoritaire, aussi bien dans le trafic que dans l’usage. Ce trait distingue l’archipel d’autres régions, même si La Réunion et la Martinique présentent elles aussi une place importante de l’herbe dans le trafic. Ces disparités territoriales montrent que le narcotrafic s’adapte aux réalités locales et aux filières d’approvisionnement.

Derrière le cannabis, la cocaïne, l’héroïne et l’ecstasy MDMA constituent les principales drogues impliquées dans les mises en cause. Ces quatre substances, parfois associées à d’autres, concernent la quasi-totalité des affaires recensées en 2024. La dynamique n’est toutefois pas uniforme : le trafic de cocaïne et d’ecstasy progresse beaucoup plus vite que celui du cannabis ou de l’héroïne, signe d’une diversification des marchés.

Dans les Outre-mer, l’usage de cannabis fait l’objet d’un recours massif à l’amende forfaitaire délictuelle, avec un taux égal ou supérieur à 95 % en 2024. Les profils des personnes mises en cause pour cannabis restent principalement jeunes, avec un âge médian de 21 ans et une part notable de mineurs, ce qui souligne l’ampleur d’un phénomène qui touche d’abord la jeunesse.

Ces chiffres confirment une réalité préoccupante : malgré les dispositifs de répression, le cannabis demeure la colonne vertébrale du trafic et de l’usage, y compris en Guadeloupe où l’herbe s’impose comme la forme dominante. Pour le territoire, l’enjeu est clair : empêcher l’installation durable de ces réseaux qui fragilisent l’ordre public, la santé et l’avenir de toute une génération.

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